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6 juillet 2020 1 06 /07 /juillet /2020 15:42

La partie

Il y a des jours comme ça où je me demande si la partie est terminée ou si, au contraire, elle vient juste de commencer.

Aujourd'hui est un de ces jours-là sauf qu'il dure depuis dix ans, déjà. Je commence à trouver le temps long. En plus de ça, depuis ce matin je me demande si un poème est le début, ou la fin d'un énième chapitre.

J'en suis arrivée à la conclusion suivante : un poème, c'est quelque chose d'éphémère et joli comme la signature d'un doigt sur la buée d'une vitre.

 

 

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 15:08

      

       Peine ou plaisir ?

 

Printemps.jpg

 

"""  Vert et blanc.

 

       " Oui, c'étaient alors que les simples et belles bergeronnettes allaient de vallée en vallée et de colline en colline, en tresse et en cheveux, sans autres habits que ceux qui étaient nécessaires pour couvrir honnêtement ce que l'honnêteté veut et a toujours voulu qui se couvrît ; et leurs ornements [...], c'étaeint quelques feuilles de bardane et de lierre entrelacées... "

       Ainsi Don Quichotte évoque-t-il l'Âge d'or devant les bergers ébahis. Plus tard, au sortir d'une fâcheuse aventure de barque qu'il a crue enchantée, sur l'Ebre, il sera consolé par la rencontre d'une belle chasseresse : " Il arriva donc que le jour suivant, au coucher du soleil et au sortir d'une forêt, Don Quichotte jeta la vue sur un pré verdoyant, au bout duquel il aperçut plusieurs personnes ; s'étant approché de plus près, il reconnut que c'étaient des chasseurs de haut vol. Il s'approcha encore et vit une gentille dame montée sur un palefroi ou haquenée (1) toute blanche qui avait un harnais vert et une selle de toile d'argent. Cette dame était pareillement vêtue de vert... "

       Nostalgie de l'Âge d'or, pastorales, idylles : il n'était pas absurde que, devant cet autre verger, la rêverie m'y eût conduit. Cervantès le premier s'en gausse, mais il met trop d'art à les recréer pour qu'il en eût tout à fait perdu le goût. Bien sûr, le désanchantement de Dulcinée n'est pas l'oeuvre de magiciens perfides, mais celle du regard mûr, lucide, objectif ; c'est cette même désillusion qui, aggravée, conduira plus tard Leopardi aux confins du désespoir. Néanmoins, l'enchantement existe, il se produit encore, même dans ce qui peut sembler la période la plus implacable de notre histoire ; nous en avons été les bénéficiaires (les victimes, si l'on veut), on ne peut pas encore en écarter du monde le rêve, ou le souvenir. Le triomphe de Flore est-il moins réel que sa déroute, ou seulement plus bref ? C'est un char qui s'avance sur un chemin, orné de chants et de rires, et que l'on ne peut empêcher de disparaître à l'angle du bois ; on y est monté soi-même, tel déjà lointain jour d'été. Parce qu'il ne s'arrête pas, parce que la fête prend fin, parce que musiciens et danseurs, tôt ou tard, cessent de jouer et de danser, faut-il en refuser les dons, en bafouer la grâce ? 

"""

 (1) un palefroi est un très beau cheval de grande valeur et 

     la haquenée une belle et douce jument.

 

 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 08:56

       Laissons de nouveau réfléchir Philippe Jaccottet :

 

Flora-Botticelli.jpg

"""

       Rêvant, réfléchissant à ces deux couleurs, il m'est revenu à l'esprit à un moment donné la Vita nova (1) , ce petit livre auquel j'avais repensé déjà quand j'ébauchais des espèces de madrigaux à l'enseigne d'un autre génie italien, plus tardif, Claudio Monteverdi. Ce titre, en effet, me suggérait l'image de jeunes dames, aussi nobles d'esprit que pures de coeur, réunies en groupe comme des musiciennes, marchant et devisant, tour à tour graves et rieuses, pures mais pas du tout désincarnées, très désirables soeurs des anges partout présents dans la peinture d'alors. Et je les voyais, ces jeunes femmes, vêtues de robes blanches brodées de vert comme il me semblait que l'était la figure du Printemps qui orne le frontispice du fragment d'Hypérion dans l'édition de 1957 (peinture grecque, sauf erreur, où, sur la reproduction du moins, la jeune femme, si elle cueille une fleur blanche sur un fond de prairie verte, porte une robe d'un ton plutôt jaune), ou celle de la Flore du Printemps de Boticelli, avec sa couronne et son col de fleurs (et le texte même de Hölderlin n'était pas sans rappeler, par sa noblesse juvénile, celui de la Vita nova).  

       Mais quand j'ai relu ce dernier livre, j'ai constaté, non sans étonnement, qu'à l'exception de la robe rouge sang dans laquelle Béatrice apparaît à Dante par deux fois, et la seconde en rêve, il n'y a pas, dans tout le récit, une seule mention de couleur en dehors du blanc, qui n'en est pas une. Le texte est beaucoup plus sévère, plus insaisissable que ne l'avait fait mon souvenir. Cette absence de couleurs ne le rend pas exangue pour autant. On le dirait écrit dans une langue diaphane ; on croirait entendre une fugue de verre où rien n'empêcherait jamais le passage de la lumière tendre, déchirante quelquefois parce que lointaine, insaisie. Et la seule comparaison proprement dite, avec un de ces deux termes emprunté au concret, qui s'y trouve, c'est au chapitre XVIII : " Et comme quelquefois nous voyons tomber l'eau mêlée de belle neige, de même il me semblait voir leurs paroles sortir mêlées de soupirs ", donc un recours à la matière la plus légère, la plus limpide, à laquelle ne sont pas par hasard comparées des paroles ; pas plus que ce n'est par hasard si, dès le début du chapitre suivant, comme en écho, Dante écrit : " Il advint ensuite que, passant par un chemin le long duquel s'en allait un ruisseau très clair, me saisit une telle volonté de dire que je me mis à penser à la manière dont m'y prendre..." Tout, d'ailleurs, ici, n'est que pas et paroles. Dante passe, et parle ; il entend rire, pleurer, parler. Il ne fera pas autre chose dans La Divine Comédie, dans un paysage infiniment plus ample et plus âpre ; mais le pas sera plus ferme, les rencontres beaucoup plus diverses et plus graves, les paroles plus sûres aussi, plus profondes, plus pleines.

 

       Il a bien fallu m'approcher de ces arbres. Leurs fleurs blanches, à peine teintées de rose, m'ont fait penser tour à tour à de la cire, à de l'ivoire, à du lait. Etaient-elles des sceaux de cire, des médailles d'ivoire suspendues dans cette chambre verte, dans cette maison tranquille ?

       Elles m'ont fait penser aussi aux fleurs de cire que l'on voyait autrefois sous des cloches de verre dans les églises, ornements moins périssables que les vrais bouquets ; après quoi, tout naturellement, ce verger "simple et tranquille" comme la vie que le Gaspar Hauser de Verlaine rêve du fond de sa prison, m'est apparu lui-même telle une chapelle blanche dans la verdure, un simple oratoire en bordure du chemin où un bouquet de fleurs des champs continue à prier tout seul, sans voix, pour le passant qui l'y a déposé un jour, d'une main pieuse, ou peut-être distraite, parce qu'il appréhendait une peine ou marchait vers un plaisir.

 

       Vert et blanc.

""""

(1) Dante Alighieri : Vita nova

 

       Encore ?

 

 

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 11:03

       Pour changer de Pastior que d'aucuns ont trouvé par trop difficile, voici des extraits de Philippe Jaccottet dont on peut ouvrir les livres à n'importe quelle page pour être rempli de bonheur.

       Ainsi dans le Cahier de Verdure (NRF Poésie Gallimard) :

                                                            *

Cognassier en fleurs 

 

     

""" 

      Autre chose vue au retour d'une longue marche sous la pluie, à travers la portière embuée d'une voiture : ce petit verger de cognassiers protégé du vent par une levée de terre herbue, en Avril.

       Je me suis dit (et je me le redirai plus tard devant les mêmes arbres en d'autres lieux) qu'il n'était rien de plus beau, quand il fleurit, que cet arbre-là. J'avais peut-être oublié les pommiers, les poiriers de mon pays natal.

       Il paraît qu'on n'a plus le droit d'employer le mot beauté. C'est vrai qu'il est terriblement usé. Je connais bien la chose, pourtant. N'empêche que ce jugement sur des arbres est étrange, quand on y pense. Pour moi qui décidément ne comprends pas grand-chose au monde, j'en viens à me demander si la chose "la plus belle", ressentie instinctivement comme telle, n'est pas la chose la plus proche du secret de ce monde, la traduction la plus fidèle du message qu'on croirait parfois lancé dans l'air jusqu'à nous ; ou, si l'on veut, l'ouverture la plus juste sur ce qui peut être saisi autrement, sur cette sorte d'espace où l'on ne peut entrer mais qu'elle dévoile un instant. Si ce n'était pas quelque chose comme cela, nous serions bien fous de nous y laisser prendre.

       Je regardais, je m'attardais dans mon souvenir. Cette floraison différait de celle des cerisiers et des amandiers. Elle n'évoquait ni de ailes, ni des essaims, ni de la neige. L'ensemble, fleurs et feuilles, avait quelque chose de plus solide, de plus simple, de plus calme ; de plus épais aussi, de plus opaque. Cela ne vibrait ni ne frémissait comme oiseaux avant l'envol ; cela ne semblait pas non plus commencer, naître ou sourdre, comme ce qui serait gros d'une annonce, d'une promesse, d'un avenir. C'était là, simplement. Présent, tranquille, indéniable. Et, bien que cette floraison ne fût guère plus durable que les autres, elle ne donnait au regard, au coeur, nulle impression de fragilité, de fugacité. Sous ces branches-là, dans cette ombre, il n'y avait pas de place pour la mélancolie.

 

       Vert et blanc. C'est le blason de ce verger.

"""

       Si cela vous plaît, demandez la suite !

 

 

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 02:28

   

       Est paru en Février 2013 chez NOUS, dans une traduction de l'allemand par Alain Jadot et avec une préface de Christian Prigent, un réjouissant livre de poèmes d'Oskar Pastior (1927-2006).

 

PASTIOR Poèmespoèmes

 

        Issu de la minorité allemande de Roumanie, il a survécu à la déportation dans plusieurs goulags russes. Rien n'en est resté dans sa poésie si ce n'est son obstination à démantibuler la langue jusqu'à la faire tourner à vide dans des jeux délirants qui font pourtant sens.

        Suite à une rencontre avec Jacques Roubaud en Allemagne, il a été coopté par l'OuLiPo en 1992 et obtiendra juste avant sa mort le prestigieux prix Georg Büchner.

 

 

        Les  POEMESPOEMES se  diff

        érencient plus du papier que l

        e papier par rapport à eux da

        ns cette marge de manoeuvre

        se trouvent les chances et le

        malheur  des uns  comme des

        autres  les   POEMESPOEMES

        ne peuvent être comparés qu'

        avec des choses comparables

        et doivent donc être considér

        és  en  tant  qu'inventions  ils

        subissent  l'altération  cepend

        ant  une  fois écrits  dans leur

        langue  ils se comportent autr

        enment  qu'en théorie servent

        leur  propre  but  et  ont  les

        rieurs de  leur côté pile tandis

        que les muses se battent en

        silence et en face 

                                                           ***

 

dans le poème-spirotechnique est expliqué pourquoi le genre épique a et doit avoir un souffle plus long que la poésie cela se fait au moyen d'un système composé d'un embout buccal à double-cloison voire de membrane socle enveloppe et calendrier la démonstration se présente ainsi pour les courts-sur-pattes les larges-du-bassins ont un moindre écho dans les statistiques mais bénéficient d'un rayon plus grand en revanche les idéalistes préfèrent les figures de proue de cette manière par l'embout buccal double-cloison voire membrane socle enveloppe et calendrier deux poumons de foot subissent un entraînement et tout doute se dégonfle celui qui penserait encore que le poème-spirotechnique est quelque chose d'innocent marche à contrevent 

 

                                                            ***

        Dans les dernières pages de l'ouvrage, le traducteur nous confie les difficultés qu'il a dû surmonter avec l'aide de Pastior qui parlait sept langues, mais pas le français !

        Christian Prigent, lui, nous donne en préface des clefs pour pénétrer " la complexité (voire l'opacité) des poèmes... car la poésie d'Oskar Pastior est d'une radicalité intraitable et ses opérations de langue d'une subtilité vertigineuse. "     

 

 

                                                                *

                

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 10:47
      
       Chaque concert de Philippe GUILLARD nous plonge dans la beauté âpre mais fraternelle des textes de Ferré, ou des autres poètes que Léo avait mis en musique.
 
       Bien sûr il y a la voix, âpre elle aussi, qui vous vrille les mots dans les oreilles et le coeur, mais il faut aussi voir l'acteur qui fait vibrer les idées, vous les flanque droit dans les yeux et vous met bien ça dans la courbure
 
 
       On ne va pas parler des choses qui fâchent, comme de l'absence totale de tels artistes dans les circuits radiophoniques et a fortiori télévisés..., de la difficulté d'exister pour ces chanteurs et musiciens talentueux tant qu'un tourneur efficace ne les a pas repérés... car il y a, heureusement, les curieux qui "tombent" parfois sur eux au détour d'un verre au comptoir d'un troquet, et le bouche à oreille entre les aficionados et leurs contacts, et la fidélité de ceux qui, une fois, conquis, ne les lâchent plus.
 
       Ce que dit Michel Kemper de cet immense artiste est d'une grande justesse :
 
 Philippe.jpg
Il a le physique de bien trois nuits d’insomnies, de lieux interlopes, de cadavres en pagaille et la voix de circonstance, de nicotine, de rocailles sans filtre, râpeuse, éraillée, devant ce micro, sous les sunlights. Avec cependant l’insolite grâce d’un corps qui presque mime le petit rat d’opéra et, toutes griffes dehors, cherche sa souris.

Guillard ne fait pas le Ferré : il le chante. Sans co...pier, sans cloner, sans chercher sa voix, sans tromper son monde, sans feuille de pompe, sans académisme suspect, sans lèche-cul ni lèche-Léo.

Guillard chante Ferré : décontracté. Il se secoue pareillement. Ses mains… tiens ses mains, qui pétrissent la matière chanson, qui palpent Ferré, lui font les poches même ; ses mains et ses doigts dans la glaise, à sans cesse façonner de nouvelles et élégantes perspectives.

Aux hommages pompeux ne le conviez pas : Guillard y ferait trop peuple, pas rasé, pas V.I.P. pour deux sous. Le Ferré de Guillard est organique, viscéral. C’est paradoxalement le « Ferré institutionnel », celui qui se montre, qui s’entend. Celui de Jolie môme, de C’est extra (sans l’ombre ni l’odeur d’une sardine), du Bateau espagnol, d’Avec le temps… Des Anarchistes aussi. On aurait aimé La mémoire et la mer pour savourer la tempête, pour voir s’ouvrir la mer et enfanter une nouvelle fois l’onirique folie.

Guillard n’est qu’acteur qui interprète un de ses classiques. Il eut pu faire Molière, il fait Ferré, l’habite, le rançonne, le fait dégorger. « Je connais gens de toutes sortes qui n’égalent pas leur destin. » Je ne sais si le destin de Philippe Guillard est de déglutir Ferré, d’ensuite le régurgiter. Mais il le fait si bien qu’on aimerait.

MICHEL KEMPER
 
 
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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 20:28

  

Décidément, ce garçon tout jeune a une magnifique intelligence des rapports humains.
Ses deux premiers films étaient superbes.
Avec Laurence Anyways, attention : grand art ! 
 
Suzanne Clément n'avait rien à prouver, ni Melvil Poupaud, mais le réalisateur leur a fait sortir des choses si profondes qu'on en reste confondu.
Nathalie Baye aussi fait remarquablement évoluer son personnage de mère.
Melvil Poupaud est si convaincant que l'on oublie vite sa performance pour admirer le personnage attachant qu'il endosse avec subtilité. C'est à mon sens pour le moment son plus grand rôle.
Cette expérience peu courante et très particulière met la passion de Laurence et de Frédérique à rude épreuve, sert de révélateur à leurs natures respectives et nous prend aux tripes.  
 
D'où Xavier Dolan, ce tout jeune homme, tient-il une telle science des rapports amoureux ?
Comment arrive-t-il à nous faire sentir si proches de ses personnages dans des situations très éloignées de nos propres expériences ?  A nous faire rire avec eux ? (jamais d'eux).
  
On dit qu'il en fait trop dans l'esthétisme mais c'est faux, car c'est aussi la beauté des plans, des paysages, des costumes et des gens qui nous tient raides émerveillés pendant toute la projection, particulièrement devant les gros plans sur le ( les ) merveilleux visage changeant de Melvil Poupaud, qui crève l'écran...
  
                                                        *
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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 09:24

      

       Certaines musiques de films restent plus présentes à notre mémoire que les histoires, les images  ou les visages des acteurs. Elles ont un pouvoir émotionnel sans équivalent. Elles ont d'abord accompagné l'action, l'ont illustrée, puis ont concrètement participé au récit, faisant parfois sens à elles seules.

       On se souviendra toujours de la scène du couteau dans Psychose qu'on a pourtant jamais VUE, simplement parce que nos nerfs ont été mis à rude épreuve par le crissement fou de la musique de Bernard Hermann. De même, notre angoisse montait d'un cran à chaque retour du leit motiv de John Williams dans Les dents de la mer. On n'oubliera jamais le thème de Miles Davis d'Ascenseur pour l'échafaud d'une déchirante tristesse...

http://youtu.be/saG7EELIfMM

 

       En Juin, la Cinémathèque rend hommage à Gabriel Yared pour ses musiques de nombreux films et le départ a été donné le 30 Mai par un concert exceptionnel dans la grande salle, avec le génial auteur lui-même au piano, accompagné de musiciens de son choix.

 

Des extraits significatifs des films 'donnaient le la'... des musiques de :

 

- 37°2 le matin et La lune dans le caniveau  de Jean-Jacques Beineix

- L'amant et Les ailes du courage de Jean-Jacques Annaud

- Camille Claudel de Bruno Nuytten

- La Romana de Giuseppe Patroni Griffi

- Tatie Danièle d'Antoine Chatilliez

- Le patient anglais, Retour à cold mountain et Le talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella.

 

Piano : Gabriel Yared
Chant : Gaëlle Méchaly
Saxophone : Lewis Morison
Bandonéon : Juanjo Mosalini
Ensemble à cordes, musiciens de l'Opéra de Paris et de l'Orchestre national de France :
1er violon
: Éric Lacrouts
Violons : Cyril Ghestem, Marianne Lagarde, Thibault Vieux
Altos : François Bodin, Jean-Charles Monciero
Violoncelles : Cyrille Lacrouts, Miwa Rosso
Contrebasse : Philippe Noharet
Hautbois et Cor anglais : Christophe Grindel
Clarinette : Patrick Messina

 

       D'abord arrangeur, puis producteur pour les chanteurs de variétés française et ensuite compositeur, Gabriel Yared n'a pas de méthode type de travail. Parfois il écrit la musique pendant la visualisation du film, d'autres fois il travaille sur une musique déjà composée. Il aime collaborer étroitement avec le réalisateur ; ou le producteur. 

        Pour Camille Claudel, le film avait déjà été monté avec des musiques d'Anton Bruckner et de Benjamin Britten - excusez du peu - et tout a dû être repensé et recomposé.

       Gabriel Yared partage avec Anthony Minghella un grand amour pour Jean-Sébastien Bach et nous en fit la démonstration lors d'une fugue de sa composition.

 

      Samedi 2 Juin 2012 à 18 h  , toujours à la Cinémathèque, salle Henri Langlois, il mènera une conversation à propos de ses musiques de films, avec encore projection d'extraits.

       A ne pas manquer pour les parisiens !

                                                                              ***

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 12:28

  

 

     On n'arrête pas de dire du mal de la télé mais, d'abord, personne ne nous pose un canon de revolver sur la tempe pour nous obliger à la regarder et, de plus, quand on choisit ses programmes on peut éprouver de grandes joies !

        Ainsi hier soir, en prime time - bon, sur ARTE bien sûr... - Jules César, opéra de Haendel retransmis depuis Salzbourg en léger différé offrait presque trois heures de pur bonheur.

       On connaît l'histoire agitée des rivalités qui mènent - et minent - le monde, entre deux hommes amoureux de la même femme, ici Cornélia et entre Ptolémée et sa soeur Cléopâtre pour l'accès au pouvoir. Ce pourrait être fastidieux, n'était la musique. Les choeurs vous enchantent et les sublimes arias vous transportent, réparties entre les principaux protagonistes avec une mention spéciale selon moi pour celles de Cléopâtre, encore magnifiées par la maîtrise incroyable de la grande Cecilia Bartoli...

       Anéantie et humiliée par son frère, au bord du désespoir malgré son courage et sa pugnacité, Cléopâtre s'en remettait au ciel et l'on s'arrêtait presque de respirer en écoutant la Bartoli, à genoux, dire et redire : " Se pietà di me non senti, giusto cielo, io moriro ", au point qu'à la fin de l'aria la salle explosa d'applausissements et un fan hurla " Gigante ".

       Oui, géant !     

       Il est fini le temps des chanteurs d'opéra figés, bras ballants ou soulignant à peine un motif ou une émotion, tout entiers concentrés sur leur chant. Les chanteurs d'opéra sont des acteurs à part entière et qui a tâté du chant admire la maestria qu'il faut atteindre pour que la gestuelle, les déplacements parfois violents et les positions aventureuses non seulement ne nuisent pas à la perfection du chant mais au contraire l'illustrent et le magnifient.

       Si, comme hier, l'oeuvre est servie par des décors mouvants et en abîme, d'admirables lumières, des vêtements et des coiffures bluffants et surtout une mise en scène plus qu'inventive, osée, voire provocatrice (au premier acte, les spectateurs d'abord médusés se sont laissés aller à siffler), on sort du spectacle à la fois exalté et apaisé ; tout à fait conquis.  

      

       J'espère qu'un DVD sera édité pour immortaliser cette réalisation inédite servie par ce que le chant baroque compte de plus abouti actuellement !

                                                ***

       Jules César. Opéra en trois actes de Georg Friedrich Haendel.

       Livret Nicolas Haym. Direction musicale Giovanni Antonini.

       Mise en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier.

Jules César   : Andréas Scholl

Cléopâtre     : Cecilia Bartoli

Cornelia       : Anne Sofie von Otter     

Sextus         : Philippe Jaroussky

Ptolémée      : Christophe Dumaux              

 

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 12:38
 
 
Qu'il pleuve - ce  qui est arrivé trop souvent - ou qu'il fasse trop chaud, s'engouffrer dans une salle de ciné est une solution à double détente !
 
Juste un peu de ressenti, en passant :
 
" Melancholia " 
tu en prends plein la gu...  si tu réagis comme moi qui ai adoré ce film ! J'ai carrément sangloté dans les dernières minutes... ce qui ne m'arrive plus depuis longtemps car je suis de plus en plus distante, difficile de me faire pleurer ; rire encore plus !
Sinon, tu reste à côté et tu relis l'article de Pierre Murat qui démolissait rageusement le film comme rarement dans la chronique "Pour/Contre" de Télérama... Il est possible que ç'ait été en lien avec les déclarations que Lars von Trier avait sottement faites il y a peu !
Lars von Trier n'est peut-être pas très recommandable comme homme, mais le réalisateur est une pointure.
 
" Tu seras mon fils ". Très bon mais ne fait pas dans la dentelle...
On aurait pu appeler ce film " Que la bête meure " si ce titre n'était pas déjà pris ; et en majesté.
Tous les acteurs sont justes, mais Niels Arestrup est décidément un grand !
 
" Impardonnables ". Bien, mais ne restera pas mémorable dans l'oeuvre de Téchiné que j'aime tant ; parfois ! On ne peut même pas se consoler en contemplant Venise, la plupart du temps vue en arrière-plan flou ! Néanmoins, les acteurs sont excellents, sans rien sauver de ce film à mon sens loupé.
  
A vous de voir !
Je vais lire les critiques maintenant car je n'aime pas les lire avant.
 
 
 
 
 
 
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