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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 09:24

      

       Certaines musiques de films restent plus présentes à notre mémoire que les histoires, les images  ou les visages des acteurs. Elles ont un pouvoir émotionnel sans équivalent. Elles ont d'abord accompagné l'action, l'ont illustrée, puis ont concrètement participé au récit, faisant parfois sens à elles seules.

       On se souviendra toujours de la scène du couteau dans Psychose qu'on a pourtant jamais VUE, simplement parce que nos nerfs ont été mis à rude épreuve par le crissement fou de la musique de Bernard Hermann. De même, notre angoisse montait d'un cran à chaque retour du leit motiv de John Williams dans Les dents de la mer. On n'oubliera jamais le thème de Miles Davis d'Ascenseur pour l'échafaud d'une déchirante tristesse...

http://youtu.be/saG7EELIfMM

 

       En Juin, la Cinémathèque rend hommage à Gabriel Yared pour ses musiques de nombreux films et le départ a été donné le 30 Mai par un concert exceptionnel dans la grande salle, avec le génial auteur lui-même au piano, accompagné de musiciens de son choix.

 

Des extraits significatifs des films 'donnaient le la'... des musiques de :

 

- 37°2 le matin et La lune dans le caniveau  de Jean-Jacques Beineix

- L'amant et Les ailes du courage de Jean-Jacques Annaud

- Camille Claudel de Bruno Nuytten

- La Romana de Giuseppe Patroni Griffi

- Tatie Danièle d'Antoine Chatilliez

- Le patient anglais, Retour à cold mountain et Le talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella.

 

Piano : Gabriel Yared
Chant : Gaëlle Méchaly
Saxophone : Lewis Morison
Bandonéon : Juanjo Mosalini
Ensemble à cordes, musiciens de l'Opéra de Paris et de l'Orchestre national de France :
1er violon
: Éric Lacrouts
Violons : Cyril Ghestem, Marianne Lagarde, Thibault Vieux
Altos : François Bodin, Jean-Charles Monciero
Violoncelles : Cyrille Lacrouts, Miwa Rosso
Contrebasse : Philippe Noharet
Hautbois et Cor anglais : Christophe Grindel
Clarinette : Patrick Messina

 

       D'abord arrangeur, puis producteur pour les chanteurs de variétés française et ensuite compositeur, Gabriel Yared n'a pas de méthode type de travail. Parfois il écrit la musique pendant la visualisation du film, d'autres fois il travaille sur une musique déjà composée. Il aime collaborer étroitement avec le réalisateur ; ou le producteur. 

        Pour Camille Claudel, le film avait déjà été monté avec des musiques d'Anton Bruckner et de Benjamin Britten - excusez du peu - et tout a dû être repensé et recomposé.

       Gabriel Yared partage avec Anthony Minghella un grand amour pour Jean-Sébastien Bach et nous en fit la démonstration lors d'une fugue de sa composition.

 

      Samedi 2 Juin 2012 à 18 h  , toujours à la Cinémathèque, salle Henri Langlois, il mènera une conversation à propos de ses musiques de films, avec encore projection d'extraits.

       A ne pas manquer pour les parisiens !

                                                                              ***

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 12:28

  

 

     On n'arrête pas de dire du mal de la télé mais, d'abord, personne ne nous pose un canon de revolver sur la tempe pour nous obliger à la regarder et, de plus, quand on choisit ses programmes on peut éprouver de grandes joies !

        Ainsi hier soir, en prime time - bon, sur ARTE bien sûr... - Jules César, opéra de Haendel retransmis depuis Salzbourg en léger différé offrait presque trois heures de pur bonheur.

       On connaît l'histoire agitée des rivalités qui mènent - et minent - le monde, entre deux hommes amoureux de la même femme, ici Cornélia et entre Ptolémée et sa soeur Cléopâtre pour l'accès au pouvoir. Ce pourrait être fastidieux, n'était la musique. Les choeurs vous enchantent et les sublimes arias vous transportent, réparties entre les principaux protagonistes avec une mention spéciale selon moi pour celles de Cléopâtre, encore magnifiées par la maîtrise incroyable de la grande Cecilia Bartoli...

       Anéantie et humiliée par son frère, au bord du désespoir malgré son courage et sa pugnacité, Cléopâtre s'en remettait au ciel et l'on s'arrêtait presque de respirer en écoutant la Bartoli, à genoux, dire et redire : " Se pietà di me non senti, giusto cielo, io moriro ", au point qu'à la fin de l'aria la salle explosa d'applausissements et un fan hurla " Gigante ".

       Oui, géant !     

       Il est fini le temps des chanteurs d'opéra figés, bras ballants ou soulignant à peine un motif ou une émotion, tout entiers concentrés sur leur chant. Les chanteurs d'opéra sont des acteurs à part entière et qui a tâté du chant admire la maestria qu'il faut atteindre pour que la gestuelle, les déplacements parfois violents et les positions aventureuses non seulement ne nuisent pas à la perfection du chant mais au contraire l'illustrent et le magnifient.

       Si, comme hier, l'oeuvre est servie par des décors mouvants et en abîme, d'admirables lumières, des vêtements et des coiffures bluffants et surtout une mise en scène plus qu'inventive, osée, voire provocatrice (au premier acte, les spectateurs d'abord médusés se sont laissés aller à siffler), on sort du spectacle à la fois exalté et apaisé ; tout à fait conquis.  

      

       J'espère qu'un DVD sera édité pour immortaliser cette réalisation inédite servie par ce que le chant baroque compte de plus abouti actuellement !

                                                ***

       Jules César. Opéra en trois actes de Georg Friedrich Haendel.

       Livret Nicolas Haym. Direction musicale Giovanni Antonini.

       Mise en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier.

Jules César   : Andréas Scholl

Cléopâtre     : Cecilia Bartoli

Cornelia       : Anne Sofie von Otter     

Sextus         : Philippe Jaroussky

Ptolémée      : Christophe Dumaux              

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 11:02

  

         Un certain Nicolas Doisy, espèce de super trader au sourire entendu, explique ce qu'on sait déjà, en termes redoutablement clairs : habitude dans son milieu, dit-il, d'être direct.
Ces types-là me font vomir.
 
      Il avoue, en riant,  qu'il est en CDI mais ne dit pas pour combien de temps si le nouveau traîté passe pour, entre autres choses, achever de bouleverser le monde du travail, déjà sérieusement malmené...
        En tous cas il n'a pas l'air complètement paniqué à l'idée que Hollande sorte des urnes et c'est bien ce qui peut nous alerter en tant qu'électeurs, au cas où ne nous soyons pas encore posé la question...
       Cette video incite à se glisser un couteau entre les dents et à reprendre la Bastille, même si ce doit être, prédit-il, une " grosse angoisse pour les marchés ".
Pauvres 'choux', on s'en ficherait bien si derrière ces anonymes marchés, il n'y avait le fric et les armes...
       Comme chantait Manset " Animal, on est mal " !

 

 

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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 18:01

   Malgré la grisaille et le froid parisien de ces jours-ci, c'est bien le printemps, comme en attestent les arbres en fleurs des parcs, jardins et jardinets.

   Des beautés nous surprennent partout, même en poussant jusqu'aux lisières des forêts comme l'écrivain Philippe Annocque link qui a partagé ses photos avec ses lecteurs, ainsi cet enchantement blanc contre un ciel parfait :

En forêt

    On a pu voir ces jours-ci éclater le jaune vif des forsythias, le vieux rose si doux des cassis-fleurs, les pompons doubles rose bonbon des prunus.

prunus

   Cette débauche de couleurs est bien éphémère et c'est sans doute ce qui en fait le prix...  

                                                        *

   Un échange de commentaires sur des sites amis à propos des magnolias m'a amenée à jeter un oeil dans mes " Oeuvres imaginatives et poétiques complètes de Edgar Allan Poe ".

    Après la belle histoire du jeune Ellison qui, déjà largement muni de dons moraux et matériels, hérita d'un parent éloigné d'une fortune prodigieuse qu'il consacra à la création d'un jardin-paysage " Le domaine d'Arnheim ", vient " Le cottage Landor ".

 Je me souviens avoir dévoré les deux textes le même après-midi d'été de mes huit ans, fascinée par les descriptions de Poe, tour à tour quasiment cliniques ou merveilleusement poétiques, qui me marquèrent à vie ; la preuve, les relire me plonge dans la même sidération.

                                                         *

   A Arnheim, on est embarqué, au sens propre puisque c'est d'une barque, entraînée par la déclivité des lieux, que l'on découvre les paysages successifs.

   " D'ordinaire, on se rendait à Arnheim par la rivière. Le visiteur quittait la ville de grand matin. Pendant l'avant-midi, il passait entre des rives d'une beauté tranquille et domestique, sur lesquelles paissaient d'innombrables moutons dont les toisons mouchetaient de blanc le gazon brillant des prairies ondulées... " Ensuite, cela se corse. Allez donc vérifier !

                                                          *

   Le Cottage Landor lui fait pendant, comme l'annonce l'auteur dès le titre et, là, le voyage se fait à pied pour découvrir une oeuvre "composée, dans laquelle le goût du critique le plus rigoureux aurait difficilement trouvé quelque chose à reprendre. "

Ma sidération, de plus, fut double car elle était aussi celle du narrateur éblouï :

" Le premier coup d'oeil ... me causa une impression presque semblable à celle que j'éprouvais quand, étant enfant, j'assistais à la scène finale de quelque mélodrame ou de quelque spectacle théâtral bien combiné. Rien n'y manquait, pas même la monstruosité de la couleur ; car la lumière du soleil jaillissait de l'ouverture, toute teintée de pourpre et d'orangé ; et le vert éclatant du gazon de la vallée était réfléchi, plus ou moins, sur tous les objets par ce rideau de vapeur, qui restait toujours suspendu dans les airs, comme s'il lui répugnait de s'éloigner d'un spectacle si miraculeusement beau.

On avance jusqu'au fond d'une vallée où l'on n'apercevait que trois arbres isolés ... dont " l'arbre le plus magnifique, sans aucun doute que j'aie vu de ma vie ... C'était un tulipier à triple tronc, liriodendron tulipiferum, de l'ordre des magnolias...Liriodendron tulipifera fleur

 

 Il n'est rien qui puisse dépasser en beauté la forme et la couleur verte, éclatante, luisante, des feuilles du tulipier. Dans le cas en question, ces feuilles avaient bien huit bons pouces de large ; mais leur gloire elle-même était éclipsée par la splendeur fastueuse d'une extravangante floraison. Figurez-vous, étroitement condensé, un million de tulipes, des plus vastes et des plus resplendissantes ! 

Liriodendron tulipifera arbre

   Je n'ai jamais vu de tulipier mais cet arbre reste pour moi le top-modèle de la beauté car nos lectures de prédilection dessinent à vie notre paysage mental.

 

 

 

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 14:04

 

C'est en pleine lecture de l'inédit de Georges Perec : " Le Condottière ", que je me suis permis un petit tour dans le  " Bestiaire pour les jours de cafard " de Jean Zéboulon.

Rien d'étonnant si cette incursion dans un monde un peu enfantin -mais pas du tout puéril - ne contrarie pas la lecture de Perec, car il y a beaucoup de points communs entre lui et Jean Zéboulon qui lui aurait sûrement plu : même amour de la langue, mêmes allusions à d'autres oeuvres et même goût des jeux de mots, des plus potaches aux plus fins.

 

Vient donc de paraître chez Harpo une réédition de ces petits textes déjà parus au Seuil en 2004.

Beau travail que ce livre au format carré, depuis la première de couverture avec, en très légère incrustation, un escargot stylisé en or sur un très beau rouge, les noms en marine de l'éditeur et des auteurs - car rien ne serait si parfait sans les gravures sur bois de Zaven Paré - jusqu'à la quatrième où s'est arrêtée en plein vol une chauve-souris ; bleu nuit, bien sûr.

 

J'ai déjà parlé de Jean Zéboulon (cf " Des z'animaux" du 23 Août 2011) et le charme opère une fois encore : court texte en page de gauche, gravure grattée noire et sanguine à droite.

 

Quelques minutes suffisent pour découvrir ces sortes de haïkus, poétiques ou drôlatiques, qui disent beaucoup de l'animal croqué et titillent l'intelligence et la finesse du lecteur.

Le plaisir est déjà grand en solitaire (!), mais il décuple sans doute d'être partagé avec des amis, ou avec des enfants - toutefois déjà lecteurs, munis d'un solide sens de l'humour et d'une certaine culture générale.

 

Un aperçu ?

                                            ***

 

Jean Zéboulon Tatou

 

 

              

 

 

 Tatou, t'as rien 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                 ***

Jean Zéboulon Loup

 

 

 

 

 

A l'école des loups, l'enseignement

commence toujours par la faim

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                    ***   

  La présence d'un adulte est souhaitable, pour accompagner la lecture ou pour fournir les réponses aux questions. Ainsi : 

 

 

 

Jean Zéboulon Héron

 

 

 

 

 

Lorsqu'il évoque le souvenir de son papa,

 le jeune oiseau au long bec commence

 toujours ainsi :

 " Mon père, ce héron ... "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                        ***

Vous choisirez vraisemblablement de sauter celle-là ou de faire semblant de ne pas l'avoir comprise... 

Prenez la précaution de bien rire avant, en catimini !

 

 

Jean Zéboulon Rhinocéros

 

 

 

 

 

 

 

Certes, le rhinocéros est un gros ongulé,

mais qui oserait le lui dire en face ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez bien !

L'auteur rappelle que " Le cafard, on finit toujours par l'avoir " ...

 

 

                                              ***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 10:10
Vu " Un monde sans femmes" de Guillaume Brac.
 
Film délicieux et très juste : un petit bourg de la côté picarde en fin de saison... La mer est sublime mais les gens sont paumés.
 
Certains clowns tristes, d'autres navrants spécimens de la frustration sexuelle.
Deux parisiennes en fin de vacances, l'une extravertie et l'autre discrète, dont on apprend vite qu'elles sont mère et fille.
Il y a longtemps qu'on n'avait pas vu tant de justesse et de délicatesse dans le traitement du thème classique des rapports amoureux.
 
Il me semble que c'est un premier film ( ? à vérifier) Hé bien, chapeau ! J'ai pensé à Rohmer, c'est dire.
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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 18:09

 

  Vu sur le site de la Maison de l'Amérique Latine

  217 Bd St Germain 75007 Paris

  ( M° Solférino ou Rue du Bac)

mardi 6 mars 2012 de 19h00 à 21h00

Le Condottière

Rencontre à l'occasion de la parution du roman inédit de Georges Perec (1936-1982)

Littérature > Le Condottière

Du Condottière, Perec dit qu’il est « le premier roman abouti » qu’il parvint à écrire. Plus d’un demi-siècle après sa rédaction (1957-1960), trente ans après la mort de Perec, le 3 mars 1982, on va pouvoir enfin découvrir cette œuvre de jeunesse, égarée puis miraculeusement retrouvée.

Gaspard Winckler, le héros de ce roman, s’est voué depuis des mois à réaliser un faux Condottière qui rivalise à tout point de vue avec celui du Louvre, peint par Antonello de Messine en 1475. Prince des faussaires, il n’est pourtant que le simple exécutant d’un commanditaire, Anatole Madera.

Tel un roman policier, la première page du livre s’ouvre sur l’assassinat de Madera par Winckler. Pourquoi ce meurtre ? Pourquoi Gaspard Winckler a-t-il échoué dans son projet d’égaler Antonello de Messine ? Que cherchait-il en devenant un virtuose du faux ? Que voulait-il capter dans l’image de maîtrise et d’énergie donnée par le visage de ce guerrier ? Pourquoi vit-il l’assassinat de Madera comme une libération ?

Le thème du faux parcourt toute l’œuvre de Perec. Le personnage de fiction nommé Gaspard Winckler apparaît dans La Vie mode d’emploi et W ou le souvenir d’enfance. Le dernier roman publié du vivant de Perec, Un cabinet d’amateur, est une éblouissante construction autour des sortilèges de la copie et du faux.

Le Condottière permet d’entrevoir les enjeux de cette quête : comment, en se débattant avec le faux, parvenir à la conquête du vrai.

Roman inédit, Le Condottière est le dixième titre de Georges Perec publié dans « La Librairie du XXIe siècle » au Seuil.www.seuil.com/

En compagnie de Michel Bénabou, Claude Burgelin, Maxime Decout et Maurice Olender.

En association avec les Editions du Seuil, la Librairie Gallimard et la revue Europe qui consacre son n°992-993 à Georges Perec

 

 

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 19:02

 

Pas moi !

Je sors avec deux amis d'un film qui semble avoir convaincu du beau monde puisqu'il a obtenu le British Academy Film Award du meilleur film britanniqueexcusez-moi du peu : La taupe " et pardonnez-moi d'être aussi nulle car je ne vous en dirai rien, n'ayant du début à la fin strictement rien compris !

 

Certes les histoires d'espionnage m'ont toujours fait bailler.

Je me souviens avoir lu dans les 60's un roman de John Le Carré : " L'homme qui venait du froid " sur lequel mes copains se jetaient tous, comme ils couraient aux premiers James Bond ou faisaient des gorges chaudes des westerns américano-anti-indiens qui, outre qu'ils me barbaient, me hérissaient... 

 Moi, ces histoires anglo-américano-anti-soviétiques, primaires ou secondaires, me laissaient - ça s'impose - de glace...

De même aujourd'hui, j'ai eu beau creuser patiemment moi aussi, La taupe m'a enterrée profond sous des rebondissements tous aussi incompréhensibles les uns que les autres et à part quelques passages d'interrogatoires sanglants ou d'exécutions brutales qui me firent sursauter, je me suis copieusement enquiquinée, malgré des acteurs impeccables et une image superbe.

Aussi, voir le chef s'installer confortablement dans son fauteuil cossu devant son bureau imposant, l'air satisfait, m'a juste donné à penser que c'était la fin de ses emmerdes et pour moi, enfin, la fin du film... Ouf !

C'est la première fois de ma vie de cinéphile qu'une intrigue m'échappe aussi complètement et je n'achèterai même pas le livre de Le Carré dont le film a été tiré. Il est plus que probable que décidément ce Georges Smiley  ne m'intéresserait pas davantage ...

 

 

 

 

 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 12:20

 

Dans le fatras de mes parerasses, je retrouve un échange de Septembre 2005 avec le(la) producteur(trice) d'un ouvrage intitulé "Proust pour tous", genre : " Ceci...pour les nuls" !

La promotion des textes littéraires ne s'est pas améliorée depuis l'accès au pouvoir d'un petit roi et mon point de vue ne peut donc guère changer non plus.

Voici :

 1) 

Je découvre votre " production " au hasard d’une promenade sur le Net. Qu’est-ce qui a bien pu vous passer par la tête ? Est-ce pour faire gagner du mètre linéaire sur les étagères Librairie des super marchés ? Je vais vomir.

 

  2) il ou elle répondait:

A combien de nouveaux lecteurs avez-vous fait decouvrir Proust ? L’elitisme ne sert pas bien, a mon avis, le maintien de la culture. Je respecte pourtant votre point de vue, et si le grand ecrivain avait conquis autant de purs et durs que vous, sa posterite n’aurait pas besoin de vulgarisateurs de mon type. Vous devez etre bien jeune. Bien a vous.

 

 3)   je rétorquais :

Ce serait donc de l’" élitisme " que de proposer à la lecture des textes non expurgés ? Non, Madame ( ou Monsieur ? ), c’est simplement un minimum de respect pour le travail de toute une vie de l’auteur et de considération pour l’intelligence du futur lecteur.

Mon message était quelque peu expéditif mais votre réponse " Vulgarisateurs " dites-vous...le conforte, ô combien !

Que la théorie de la relativité, ou celle de l’expansion de l’univers, nécessite certains travaux de vulgarisation intelligente menés par des scientifiques compétents à destination des non initiés pour éclairer leur lanterne ( s’ils sont - comme moi - incapables d’entreprendre dix ans d’études de Mathématiques et de Physique pour les comprendre d’eux-mêmes), certes ! Mais que l’on prenne cette initiative, qu’on en ait seulement l’idée, concernant un écrivain - et singulièrement celui-ci - montre en quelle piètre estime l’on tient et l’auteur et ses futurs lecteurs...

Je ne vous connais pas. Je veux bien vous imaginer animé(e) des meilleures intentions ; elles pavent les enfers.

Quel est votre problème avec Proust ? Vous le trouvez trop longuet ? touffu ? abscons ? ou démodé peut-être ? Quel est votre problème avec le lecteur ? Il est trop pressé ? trop d’jeun’ ? trop con ? il ne sait pas lire, peut-être ?

Pouquoi ne pas plutôt écrire un essai ? Vous y développeriez vos opinions, y expliqueriez pourquoi vous vous demandez s’il ne faudrait pas effectuer des coupes claires dans tout ce fatras pour en rendre accessible la substantifique moëlle aux ânes que sont vos contemporains. Je le lirais avec grande attention.

Vous aimez vraiment Proust ( ? ) : pourquoi ne pas le relire, l’offrir, en discuter pendant des heures avec vos amis, le faire lire à vos enfants et petits-enfants ? A propos, si vous voulez initier ces derniers, pourquoi ne pas leur lire à haute voix vos pages préférées comme l’a fait pour moi mon père et comme je l’ai fait pour mes enfants et eux pour les leurs ( vous faites erreur : j’ai soixante-deux ans ) ? Car ça marche presque à tout coup : dès qu’ils savent lire, ils mettent le nez dans vos livres, le pied dans les bibliothèques, leurs sous dans les bonnes librairies et les voilà partis pour l’aventure merveilleuse de la lecture. Puis peut-être de la " culture " dont on n’a pas à se soucier du " maintien " dans un corset réducteur de taille, mais de l’envol, de l’expansion tous azimuts, du débordement généreux.

Votre politesse vous honore, mais je ne peux vous la rendre : je ne respecte pas votre point de vue, désolée.

Un " grand écrivain " comme l’amant(e) doit être désiré, abordé, courtisé, longuement fréquenté et follement aimé - ou haï, d’ailleurs - avant d’être compris ... peut-être, mais qu’en sait-on jamais ? et c’est bien ça qui est intéressant et nous tient en haleine.

Si d’entrée de jeu vous lui coupez un bras, lui tordez le nez, lui videz le ventre, voire l’émasculez, vous aurez du mal à trouver une Colombine pour votre Pierrot ; ou un lecteur pour notre Marcel.

Il y a déjà un "La littérature pour les nuls", ou quelque chose comme ça, à côté duquel Lagarde et Michard n’eussent eu qu’à bien se tenir, alors Stop ! De grâce !

 

Laissez-moi vous chanter sur un air de Brassens :

  Ma mie, de grâce ne mettez

  pas au bas d’un pareil papier

  de signatu-u-u-re.

  Vous en seriez déshonorée.

  Sûr, vous vous en voudriez

  dans le futur.

C’était juste pour vous faire sourire avant de vous quitter.

Sans rancune. Quoique...

                                                     ***

Comme on dit : "ça se discute".

Relevez le gant si vous n'êtes pas d'accord.

 

 


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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 11:47

 

Etrange...

 Depuis ma lecture envoûtée, chez Verdier, des deux épais Carnets de Notes de Pierre Bergounioux qui couvraient la période de 1999 à 2000, j'attendais avec beaucoup d'impatience la parution du troisième, que j'ai donc acheté aux Cahiers de Colette le jour même de sa sortie.

J'ai emporté mon trésor et l'ai rapidement feuilleté, picorant goulûment ici et là quelques phrases :

 

" Lu 4.2.2002

Le vent, qui a soufflé très fort, dans la nuit, a jeté par terre le merisier, dans le bois, que la tempête de 1999 avait brisé. Je passe la matinée à transcrire ce que j'avais dit de Flaubert, à Rouen. Quelqu'un avait enregistré mes propos. Yvan Leclerc m'a envoyé la cassette.

   Me ressens encore des travaux de bûcheron de Samedi. J'ai coupé un épicéa qui faisait de l'ombre aux plantations  de Cathy, au bas du terrain, un pommier qui avait crevé et deux pruniers sauvages entrelacés qui gênaient un poirier. Comme je ne prends aucun exercice, le moindre effort me coûte.

 

" Ma 3.6.2003

Je reviens au papier pour les Cahiers Robert Marguerit, que j'avais entamé, hier, pendant la réunion pédagogique... Il reste de gros morceaux, Claude Simon, Beckett. Et puis il faudra préciser, en préambule, le statut du lecteur, suggérer que c'est de lui qu'il est question, dans l'ouvrage - De te fabula narratur -, que le meilleur de lui-même, des processus historiques collectifs qui l'ont constitué, à son insu, c'est aux pages des bons livres qu'il peut en trouver l'explication, avec la possibilité, s'il le désire, de s'affranchir, de se changer. "

 

Je reconnus les préoccupations habituelles de l'auteur et le style particulier qu'il réserve à ses Carnets, je souris à quelques considérations sur le temps qu'il fait et le temps qui passe, très pressée de me plonger dans son quotidien et d'écouter ce que "mon Bergou" (pardon !) a à me dire qui pourra me donner la possibilité de m'affranchir...

 

Je pris conscience qu'au début des notes, en 2001, je travaillerais encore deux ans (avant de ... m'affranchir enfin du travail obligatoire !) et qu'en 2012, beaucoup de temps et d'événements personnels avaient déjà passé depuis la fin de celles de 2010 mais, surtout, qu'il me faudrait attendre encore neuf ans avant que ne paraissent les notes de la nouvelle décennie !

 

Voici donc environ un mois que le pavé jaune d'oeuf de 1255 pages m'accroche l'oeil mais que je retarde le plus possible ma lecture dont je sais qu'elle courra trop vite.

Un peu comme dans la touchante chanson de Serge Gainsbourg,  j'ai la regrettable habitude de fuir le bonheur avant qu'il ne se sauve...

 

 

Pierre Bergounioux. Carnets de notes 2001-2010.  ( Ed. Verdier.  Déc 2011. 39 € )

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

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