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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 15:05
Hier soir : Théâtre de l'Orme, superbe lieu déjà riche en histoire. Construit à la fin du XIXè siècle, le bâtiment a abrité les premiers bains douches de la gendarmerie parisienne de l'époque, est devenu ensuite un lieu de tournage de plusieurs films et accueille maintenant la création artistique, particulièrement théâtrale, sous la vigilance de son directeur qui "mouille sa chemise" avec opiniâtreté dans le contexte actuel plus que difficile.

Comme on peut le voir sur ce lien
http://www.amsorme.com/theatre%20intro.htm la salle de spectacle, plutôt petite mais pleine de ressources pour des mises en scène inventives, est rouge et noire.

On ne saurait mieux accueillir les chansons de Léo Ferré :
"...le rouge, pour naître à Barcelone, le noir, pour mourir à Paris..." !

Aussi est-ce là, entre autres lieux, que Les Guillards ont choisi de présenter leurs spectacles Ferré.
Je le dis au pluriel car, pour avoir déjà assisté à trois séances dans ce théâtre, j'affirme que la prestation est à chaque fois surprenante, " ...ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre...", Philippe Guillard ayant à coeur de ne jamais lasser les mordus qui reviennent fidèlement l'écouter.
Les deux musiciens sont plus qu'à la hauteur : Rudy Guillard très intériorisé à la guitare, fils de Philippe à la voix (et quelle voix !) et Christophe Barennes, modeste mais virtuose, à l'accordéon et aux claviers.

On sent qu'il s'agit là d'une vraie équipe, soudée mais souple, sans grandiloquence mais très professionnelle, qui sait aussi faire face aux aléas avec humour et en toute simplicité.
Ainsi hier, le pied du micro de Philippe a fait des siennes, se coupant en deux au début du toujours merveilleux  "Sous le pont Mirabeau coule la Seine" !
Nous avons tous eu un moment d'angoisse pour Philippe, qui ne prend généralement pas le micro en mains mais joue beaucoup avec le pied autour duquel il organise son jeu de scène très original et toujours inspiré.
Il ne s'est nullement démonté et utilisa la péripétie en "ramant" magistralement avec ce pied cassé, tel un gondolier nonchalant, créant ainsi un "plus" visuel qui collait au plus près au rythme et à l'esprit du poème !

Ne manquez pas les prochains spectacles : 5 et 19 Novembre puis 3 et 17 Décembre,  21H:  
http://www.amsorme.com/actualite_leo_ferre_par_les_guillards.html
Si vous vous inscrivez, la place n'est qu'à 10 E, ce qui est donné, pour deux heures de pure émotion ! 



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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 15:37
On peut demander à son libraire, ou farfouiller sur ses tables, lire en diagonale pour se faire une idée du style de l'auteur si on ne le connaît pas encore. J'ai fait souvent ainsi de belles découvertes !
On peut se fier à de très bonnes revues - La Quinzaine Littéraire, Le Matricule des Anges - ou à certains sites
littéraires - Remue.net, volkovitch.com par exemple. 
On peut rarement se contenter de la quatrième de couverture, sauf si l'auteur l'a écrite lui-même ; ça arrive.
En tous cas, il faut surtout savoir écarter les "auteurs à succès" qui riment trop rarement avec qualité...

Quoi qu'on dise chaque année de la rentrée littéraire, le crû de cette année est très riche !
Lorsqu'on aime un auteur, c'est avec gourmandise que l'on se précipite sur sa dernière oeuvre.

Ainsi, mon dernier livre lu, parmi ceux de la rentrée littéraire où l'on peut tout de même piocher valablement, la preuve, le " Tant pis pour les gens fatigués " de Jacques Rancière.
Cette compilation d'entretiens menés par l'auteur de fin 70 à 2009 est roborative au possible par les temps de consensus mou qui sont les nôtres, sur l'art, le cinéma, la littérature et bien sûr la politique.
Certains entretiens mériteraient qu'on en affiche des extraits dans les abris-bus en lieu et place des pubs branchées...
C'est de la pensée à l'oeuvre et ça se mérite, mais ...tant pis pour les gens fatigués !
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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 20:54
Quand je disais que je ne tiendrais pas la longueur... Cependant, certains - que j'ai dû décevoir, pardon ! - sont vainement venus jeter un oeil ici ; au cas où. Je les en remercie et c'est pour eux que je remets mon ouvrage sur le métier et que je m'explique : c'était la rentrée littéraire !
Les journées ni les nuits n'étant étirables, malgré quelques velléités d'écrire un mot sur le livre juste refermé, voilà qu'un autre requérait mon impatiente attention...
On a beau annoncer la mort de la littérature, elle n'a pas encore poussé son râle et démontre même cette année, pour une prétendue moribonde, une foutue vitalité !

Donc, j'ai lu ; beaucoup.
De plus, comme les libraires, qui ne sont pas que des commerçants, ont le souci de présenter leurs auteurs à leurs lecteurs, il m'est apparu opportun d'aller ici et là flanquer sous le stylo d'un auteur son livre déjà un peu fatigué pour qu'il y dépose un message plus ou moins personnel selon si l'on a, ou non, pu échanger quelques mots.

J'ai très longtemps refusé, dans des Salons du Livre surtout, où les signatures sont planifiées dans une fourchette  horaire quasi militaire, de m'immiscer parmi les lecteurs -réels ou prétendus- qui me cachaient "mon" grand écrivain, assis et assigné à une table comme un écolier puni, obligé de lever la tête vers des sourires obséquieux pour s'enquérir des nom et prénom sous lesquels pondre une dédicace...

Trop tentée par l'aventure, je m'y suis un jour hasardée, en détournant le problème : j'avais eu le culot ... d'écrire, à la page adéquate, une petite critique espiègle que je suis allée présenter au grand-auteur-reconnu-croûlant-sous-les-hommages à qui l'on n'avait encore jamais fait le coup et que l'exercice a brusquement réveillé !
Piqué par l'ironie de mon hommage ( "... Je vous tiens pour le Jean-Christophe Averty de la littérature et croyez bien que c'est un compliment ! Vous m'énervez, mais j'adore. "), il a refermé le livre qu'il a calé sous son coude, a levé vers moi ses yeux malicieux et m'a demandé mon prénom que j'ai aussitôt indiqué, sur quoi il m'a royalement imposé d'attendre la fin des signatures pour développer mon point de vue " un peu rapide "...
Et j'ai attendu, n'en menant pas large !
Au bout d'un temps infini, il a tranquillement rangé ses affaires, discuté quelques minutes encore avec un responsable de chez Gallimard (pas la peine d'insister, je ne dirai rien, même sous la torture !), inséré son Mont-Blanc dans une poche de poitrine de son veston (ce que j'ai trouvé d'un commun ! ), attrappé mon/son bouquin qu'il est enfin venu m'agiter sous le nez avec un sourire diabolique en disant :
- " Et maintenant, à nous deux ! ".
Il m'a familièrement et fermement saisi la saignée du coude en m'entraînant vers un café où, mise au pied du mur, j'ai relevé le défi comme j'ai pu.
J'ai attaqué bille en tête le mot "roman" figurant sous le titre en première de couverture pour déclarer qu'il s'agissait davantage selon moi d'un collage, certes brillantissime, de ses précédentes oeuvres...  
Le Môssieur cachait difficilement son mécontentement mais il s'est piqué au jeu et m'a destiné doctement un cours particulier sur la nature du Roman, finissant par emporter mon adhésion, même de façade, car devant cet homme habile, volubile, séducteur et vraiment brillant, ma rébellion m'est apparue inconsidérée et presque incorrecte.
Nous savions néanmoins tous deux que mes observations n'étaient pas dénuées de fondement !
Il s'est contenté de mon apparente adhésion à sa thèse comme je me suis contentée de ses efforts pour me la faire admettre, mais son opiniâtreté m'a touchée !

Depuis cette expérience, je n'hésite plus à solliciter les auteurs lors des séances de dédicaces, sachant que l'avis des lecteurs ne leur est pas du tout indifférent, surtout s'ils les ont vraiment lus, appréciés et, a fortiori, aimés.

Quelques avis, donc ? OK, mais une prochaine fois... En attendant, bonnes lectures ! 



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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 15:59
Si je m'interrogeais il y a peu sur l'utilité d'un blog, et naguère encore sur celle d'Internet, je ne barguigne plus car c'est bien grâce à la toile que j'ai fait connaissance cette semaine d'un chanteur inclassable, d'une délicieuse libraire et d'un discret écrivain-poète auxquels j'aurais eu peu de chances d'accéder autrement...  

Bien sûr, on n'envoie quasiment plus de lettres manuscrites. C'est dommage tout de même, tant était grande la joie de rédiger des nouvelles fraîches à insérer dans une enveloppe épaisse munie d'un timbre choisi tout spécialement pour le destinataire ; et de découvrir  la réponse plus ou moins fébrilement attendue.
Mais seuls les réseaux Internet permettent cette multiplication de liens virtuels qui deviennent parfois réels.

Ainsi, par le truchement d'un "ami" - qui m'avait recommandé une "amie" - dont la fille est libraire, etc.,  il m'a suffi, comme en jouant, de dire : " Je demande la fille " pour la voir derrière le stand de sa librairie au Salon des Ecrivains à Rambouillet (
Labyrinthes 2/6 rue Chasles à 78120 Rambouillet) et pour si bien sympathiser que nous allons devenir de vraies amies, croix de bois, croix de fer...

A son stand, j'aperçois alors la moue un peu lasse de l'écrivain (pas écrivaine du tout !) Pascale Petit dont j'avais lu la très novatrice Manière d'entrer dans un cercle et d'en sortir grâce à François Bon (voir mes liens) qui l'avait publiée au Seuil dans sa collection Déplacements.
Lui rappeler sa lecture d'extraits de ce livre, tout nouveau bébé à l'époque, à une soirée MyCroft illumine soudain son visage.

A une grande table s'ennuie Giovanni-Michel Del Franco, un écrivain franco-italien jusqu'alors tout à fait inconnu de moi mais dont un titre m'attire : La poésie fout l'camp, Léo, recueil de poèmes de 2003 qui me tombe dessus alors que Philippe Guillard m'avait tout récemment assassinée...
Et le soir même, au Gobe Lune (petit rade populaire de la rue de Bagnolet qui va, hélas, disparaître avec ce mois de Septembre...), ledit Phiphi a réitéré son exploit et m'a pour la seconde fois émue aux larmes, moi à qui les puissantes phrases crève-coeur et pousse-au-cul de Ferré manquent si cruellement !


Alors, coîncidence ? 
Oui  : simultanéité des faits selon les dictionnaires.
Non : concordance ; au coeur du mot, un coeur bat !

C'est chouette, non ?  







 
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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 23:28

Que veut-on y faire et surtout, cela va-t-il servir à quelque chose, pour soi-même, pour les autres ?
Quelle présomption, imaginer pouvoir être utile, quand des tonnes de pages passionnantes paraissent déjà dans la forêt Internet ! 
Cependant, plusieurs personnes de mes amis m'ont vivement incitée à créer une page où je pourrais tout simplement publier, avec une audience peut-être accrue, les messages que j'ai l'habitude de leur envoyer à propos de littérature, de musique, de théâtre, de mes coups de coeur ou de mes coups de gueule.

Hé bien, nous y voilà ! Advienne que pourra.

( Vous me direz ce que vous pensez, n'est-ce pas ? )
Et si la tâche s'avère trop lourde, lassante ou inefficace, on peut toujours fermer sa page et basta !

................................................................

Alors, commencer par quoi ?
Voudriez-vous écouter quelque chose d'inhabituel, hors des sentiers battus ?
Juste une petite mise en bouche avec un chanteur hors normes, pas très 'd'jeun', pas très connu (c'est justement ça l'intérêt : le faire connaître !) :

 

Philippe Guillard...
Voilà un bonhomme tout à fait extraordinaire !
Le 17 Septembre dernier, au théâtre de l'Orme (joli lieu, d'ailleurs !), il m'a vraiment bcp impressionnée !
J'étais curieuse de voir ce qu'il faisait de MON Ferré, mais j'
avais peur qu'il ne s'agisse  que d'une imitation, forcément pâle. Oh que non ! C'est une vraie réinterprétation, avec le coeur, les tripes, la compréhension profonde des textes et de l'esprit du grand Léo.
Et de l'humour aussi. Et de la tendresse.
Et puis cette voix, cassée, si émouvante.... Et ce jeu d'acteur...et...et...
Génial Philippe Guillard avec LA musique de ses deux jeunes comparses !
Inoubliable soirée et je n'ai qu'une hâte : le revoir/ré-écouter.

Surveillez son actualité, précipitez-vous et amenez vos ami(e)s à ses spectacles !
Régalez-vous
:
http://www.youtube.com/watch?v=Y5eC_ca91c0  et nul doute que Léo aurait aimé ce que Guillard fait de " Si tu t'en vas " ou d' " Est-ce ainsi que les hommes vivent " !!!
.................
Bon, à plus tard alors ?
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