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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 10:50

 

Ce cher Baudelaire... son spleen est parfois le nôtre.

 

 Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

 

Le temps d'aujourd'hui plomberait le moral, s'il n'y avait la poésie.

 

 

 

 

 

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 10:44

 

Réveillée en sursaut au milieu de la nuit, j'ai éprouvé l'impératif besoin de noter illico presto la phrase que je venais de prononcer ... en rêve :

 

Que deviennent les petites graines qui éclosent stérilement, laissant pour seule trace l'alcôve en creux de leur forme au velouté de la gousse.

 

Impression de message urgent de mon inconscient ; toujours aussi sibyllin, le bougre !

 

 

 

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 23:06

J'avais noté sur l'administration d'Overblog qu'il me restait encore une place folle pour les photos mais que j'en avais déjà utilisé 123 sur le maximum autorisé de 200 ... Mystérieux paradoxe !

 

N'étant pas très aguerrie sur Overblog, j'ai mis du temps à piger comment ne pas atteindre le seuil fatidique de 200 photos : il suffit apparemment de créer des dossiers avec celles que l'on veut publier dans un prochain article;

Pour celles déjà  publiées, c'est trop tard : c'est stupide, mais incontournable d'après le forum que je me suis décidée à consulter (merci à celles et ceux qui m'ont tuyautée !).

Chaque dossier peut contenir jusqu'à 200 photos et le nombre de dossiers serait illimité...

Je n'en suis pas là, mais je vais -enfin - pouvoir publier mon article sur Toulouse, la bien nommée "ville rose" !

Enfin... si le courage ne me manque pas car vous avez pu remarquer mon manque d'assiduité...

 

 

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 00:34
 
Encore sous le choc du spectacle au (charmant) petit théâtre de l'Île Saint Louis !
  
Eric Chartier, grand escogriffe et comédien génial, met en voix - comme il dit - toute la seconde partie de ce que j'estime le plus grand texte de Julien Gracq, " Un  balcon en forêt". Parfois délicieusement drôle et tendre, d'autres fois terriblement effrayant, jusqu'à la sobre finale si bien décrite par Gracq.
  
Depuis le mois d'Avril je me dis j'ai le temps, mais  quel dommage d'avoir 
autant tardé, j'aurais pu faire une pub d'enfer pour le travail remarquable de cet acteur qui, tel un rhapsode grec, dit et mime le texte au plus près des mots, leur donnant, si c'est possible, un supplément d'âme... 
Courez-y vite Dimanche 3 Juillet à 17h30.  Il est prudent de réserver par téléphone au 01 46 33 48 65 (une quarantaine de places).
 
Le comédien a rencontré Gracq en 1991 et, depuis, il diffuse son oeuvre par le moyen artistique de l'interprétation orale, selon le mot de Mallarmé :
                   " Rien ne demeurera sans être proféré "
 
Allez goûter le texte ciselé de Gracq ; ou le découvrir.
Attention, ça décoiffe !
 
Un-balcon-en-foret.jpg

 

 

 

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 17:46

 

En lisant les derniers posts  sur le blog de Michèle Audin, brillante mathématicienne strasbourgeoise et oulipienne ( qui déclare à la manière de Georges Perec : je me souviens que la Commune supprima les crucifix et madones des écoles, parce que leur présence offensait la liberté de conscience ) :

 

http://blogs.oulipo.net/ma/ ,

 

on comprend pourquoi elle a refusé le grade de Chevalier de la Légion d'Honneur que Sarkozy voulait lui décerner sur sa réserve présidentielle !

 

Elle a motivé son refus - tout en exprimant ses remerciements pour l'intérêt que le Président portait à la recherche fondamentale en mathématiques (!) - en lui rappelant qu'il n'avait jamais répondu à la lettre que sa mère, Josette Audin, lui avait adressée en Juin 2007 pour lui demander de contribuer à faire toute la vérité sur les circonstances dans lesquelles son époux, Maurice Audin, avait disparu cinquante ans auparavant, le 21 Juin 1957, alors qu'il était sous la responsabilité de l'Armée Française.

 

Car Maurice Audin, mathématicien, enseignant à l'Université d'Alger et militant anticolonialiste, a été emmené par le capitaine Devis, le lieutenant Erulin et des militaires du 1er Régiment de chasseurs parachutistes le 21 Juin 1957 et ... n'a JAMAIS ETE REVU ENSUITE ! 

  

En 2003, Ernest Pignon-Ernest a dessiné sa silhouette qu'il a affichée dans tout  Alger.
 

 Parcours Maurice Audin Alger 2003
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 00:00

Ce-que-j-appelle-oubli--Mauvignier.jpg

 

 

Voici le dernier opus de Laurent Mauvignier. Edition de Minuit. Mars 2011.

 

Tout petit livre, tout petit prix de 7 euros, tout petit temps de lecture des 52 pages, mais 

grand texte !

 

Quelque chose de terrible a eu lieu quand le livre commence ; ainsi :

     et ce que le Procureur a dit, c'est qu'un homme ne doit pas mourir pour si peu,... "

 

Pas d'alinéa. Pas de point, donc. Juste quelques tirets, quelques points d'interrogation.
Seules, les virgules ponctuent le souffle de la voix qui parle là au frère de cet homme massacré par des vigiles après avoir bu, sans la payer, une bière dans une grande surface...

 

C'est bien de Mauvignier, ça ! Se saisir d'un fait divers bien réel (Lyon, 2009) et le rendre, par la fiction, plus réel encore, pour dire l'humaine condition de la victime et des bourreaux.

 

La conjugaison est là pour dire le passé de cet homme un peu en marge, montrer le présent qui l'a tué et dessiner le futur de ces pauvres types qui, se croyant intouchables, s'étaient défoulés sur lui ... comme les nazis sur ceux qu'ils considéraient comme des sous-hommes !

 

Quelle est cette voix qui parle au frère de cet homme, on ne sait pas vraiment, mais c'est bien à nous, frères et soeurs de cet homme simple, que parle Laurent Mauvignier et ça donne envie de gueuler !!!

 

 

 

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 09:38

 

Pourquoi poser la question aujourd'hui alors qu'elle me taraude depuis l'âge de 5/6 ans le nez levé vers la voûté céleste pleine d'étoiles et que je me suis absentée de ce blog depuis si longtemps ?

Parce que je conseille à qui voudrait faire un point sur cette grande question la lecture de "C'est une chose étrange à la fin que le monde" de Jean d'Ormesson.

 

Non, le petit Jean n'est pas un charmant vieux radoteur à chemise bleue ; pas que.


Je remercie l'amie qui m'a prêté ce livre qui, m'a-t-elle dit- lui est tombé des mains d'entrée, trop bourré de références antiques et mythologiques pour supporter les transports en commun peut-être.
  Elle le reprendra plus tard, j'y veillerai car il m'a embarquée !

 

                                                                                              ***

d'Ormesson a emprunté pour titre le premier vers d'un très beau poème d'Aragon que voici :

 

"C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent Ils ont le cœur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent les voix


Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant



C'est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont chez eux
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre...


Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle "

 

Ce dernier vers avait peut-être lui-même inspiré un précédent titre : " C'était bien " et l'académicien prouve assez qu'il n'est pas limité à son camp de naissance car - pour le paraphraser gentiment... : c'est un bonhomme étrange à la fin que celui-là, dont la culture vaste bien que très diversifiée passe par une langue toujours élégante et maîtrisée, dont le traitement de sujets plus que pointus reste si léger qu'on n'a pas tant le sentiment de lire ses livres que de participer à une conversation.

 

Avec ce dernier opus, il revient sur ses propres questionnements de prédilection qui sont bien sûr les nôtres :  d'où vient ce monde,  où va-t-il, qu'y faisons-nous et où allons-nous, avec, sous-tendue, la question que tout le monde ne ressent pas forcément le besoin de se poser : y a-t-il un dieu à l'origine des origines ? ( Et si oui d'où venait-il ?...ça calme :-)

 

Au lieu de se contenter d'évoquer ces sujets en passant, il tire sur le fil du labyrinthe de 

l'histoire du monde en deux cents quatre-vingt-douze pages aux chapitres souvent très courts qui partent de l'inimaginable avant big bang, passent par tous les stades des découvertes, pour arriver à l'état actuel de nos connaissances qui s'écrabouillent le nez sur le mur de Planck ...

 

Lire ce livre comme un ouvrage de "vulgarisation" serait déjà une bonne idée, mais on peut aussi entreprendre avec lui ce fabuleux voyage dans le Temps et dans l'Espace et se régaler  de toutes les beautés que ne manque pas d'évoquer Jean d'Ormesson avec sa grâce coutumière et son indéfectible gaité. 

 

Bonne lecture, amusez-vous bien !

 

 

     

 

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 07:30

24 Décembre 2010.

 

Il a dû neiger toute la nuit. On referme les battants des fenêtres contre le vent d'est qui chasse les flocons dans les moindres interstices.

 Jusqu'à ce soir encore, on pourra faire le plein de beautés et de gourmandises pour le Réveillon.

 

Nous réveille alors la pensée des sans-abri sous la neige et des chômeurs le 24 du mois...

 

Un petit Victor Hugo, peut-être ?

 

 :          Pour les pauvres

 

 

Dans vos fêtes d'hiver, riches, heureux du monde,

Quand le bal tournoyant de ses feux vous inonde,

Quand partout à l'entour de vos pas vous voyez

Briller et rayonner cristaux, miroirs, balustres,

Candélabres ardents, cercle étoilé des lustres,

Et la danse, et la joie au front des conviés ;

 

Tandis qu'un timbre d'or sonnant dans vos demeures

Vous change en joyeux chant la voix grave des heures,

Oh ! songez-vous parfois que, de faim dévoré,

Peut-être un indigent dans les carrefours sombres

S'arrête, et voit danser vos lumineuses ombres

       Aux vitres du salon doré ?

 

Songez-vous qu'il est là, sous le givre et la neige,

Ce père sans travail que la famine assiège ?

Et qu'il se dit tout bas : " Pour un seul, que de biens !

A son large festin, que d'amis se récrient !

Ce riche  est bien heureux, ses enfants lui sourient !

Rien que dans leurs jouets que de pain pour les miens ! "

 

Et puis à votre fête il compare en son âme

Son foyer où jamais ne rayonne une flamme,

Ses enfants affamés, et leur mère en lambeau,

Et, sur un peu de paille, étendue et muette,

L'aïeule, que l'hiver, hélas ! a déjà faite

       Assez froide pour le tombeau !

 

 

 "Les Feuilles d'automne". (Extrait)

......................................................................................

 

 

Oublions la suite, par trop bourrée de charitables bondieuseries, gardons juste le message de ce bon vieux Victor et réjouissons-nous : il n'est pas là pour voir que presque rien n'a changé...

 

 

 

 

 

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 21:45

Oui, oui, voilà, voilà !

 Ne me dites pas que je vous ai manqué à ce point ou alors dites-le moi gentiment.

 

Certains d'entre vous savent que m'est tombée dessus brutalement ,fin Septembre, le diagnostic d'une maladie orpheline dont on ne connaît pas l'origine, qui frappe très peu de personnes, la plupart du temps de plus de 50 ans et qui, partant, n'intéresse pas les grands labos pharmaceutiques, mais dont les médecins connaissent la seule parade efficace contre la cécité brutale et définitive, risque majeur entraîné par cette saloperie : la cortisone et son cortège de nuisances.

 

 Comme j'ai très largement dépassé la cinquantaine, souffrir d'arthrose, comme le pensaient beaucoup de mes amies, paraissait normal. Mais les douleurs s'intensifièrent, passèrent des membres au cou, puis de la nuque à tout le crâne et finirent par me réveiller la nuit. Là, l'inquiétude fait penser qu'il faudrait se décider à consulter, même si l'on n'a pas trop envie de quitter son statut de " jamais malade " !

Puis un brusque épisode très perturbant de diplopie (vision double) m'a entraînée de l'ophtalmologiste au rhumatologue en passant par une hospitalisation destinée à écarter tout un tas d'hypothèses infernales pour assoir le diagnostic.

 

Je suis donc malade, entrée dans un long cycle de soins mais paradoxalement tout à fait rassérénée car j'ai immédiatement mis fin à mes 40 ans de 40 Gitanes quotidiennes, j'ai appris que j'étais - outre cette maladie, en excellent état général, je subis des doses de cortisone dont les effets sont (m'a dit le chef de service à l'hôpital,  hein !) ceux des amphétamines ou de la cocaïne : je n'ai plus mal nulle part, les nuits sans sommeil ont doublé mes journées qui s'écoulaient trop vite, j'ai rattrappé tout mon retard de rangement, nettoyage, tri de paperasses et tutti quanti, j'ai un moral d'acier, une vitalité à toute épreuve et des projets à la pelle.

Bref : tout va bien !

 

On n'en parlera plus et je peux revenir sereinement à nos moutons, à savoir aux livres et à l'ivresse des sorties !

 

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 00:12

 

A l'occasion de la sortie ( fin Mai 2010 ) du n°10 des Cahiers Georges PEREC au Castor Astral, sur le thème : "PEREC et l'art contemporain", la Galerie Crous 11 rue des Beaux-Arts Paris VIème avait ouvert au public une remarquable exposition coordonnée par Jean-Luc Joly, notable perecquien.

                                                             

                                                                  

  

On y croisait des oeuvres de dix-huit artistes, dont Jean-François RAUZIER - celui qui m'a personnellement le plus touchée- qui inclut par montage numérique sur une "hyper photographie" de l'intérieur d'un bâriment de l'Imprimerie Nationale, le texte intégral de

 " La Disparition " !

  

                                         

04 

 

05 

 

 03

 Et dans " Les Revenentes ", il montre ce même lieu envahi de caisses contenant des millions de "E", illustrant à sa manière combien, chez Perec comme chez tant d'autes créateurs, le manque ne joue jamais sans l'exhaustivité, ni la dysphorie sans l'euphorie.

 

01 

                                             

                                            Voici le plan rapproché :

 

 02

 

J'avais appris là que l'artiste exposait aussi sous le titre d'« Outremondes » au

Musée des Années 30,  Espace Landowski,

28, avenue André Morizet  92100 Boulogne Billancourt

 ( Tél. 01 55 18 46 42    Prix : 4,70 euros plein tarif, 3,60 euros tarif réduit ) 

 

Je m'y suis précipitée aussitôt et je ne peux que.recommander d'y courir puisque cette exposition remarquable et renversante dure jusqu'au 5 Septembre 2010

 

 Le parcours de Jean-François Rauzier est décrit et commenté intelligemment par cet article auquel on peut se reporter ici :  http://www.ze-magzine.com/culture.php?ArtID=84&numID=5  mais rien ne saurait remplacer  une visite de l'exposition que l'on fera précéder d"un examen attentif du site personnel de l'artiste : 

 http://www.rauzier-hyperphoto.com/category/portfolio/

 

 

 

 

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